Entre le dessin et la photographie, mon travail se porte sur le paysage et la mémoire. Ces deux notions changent à travers les époques. Autant par rapport à leur signification qu’à l’importance que nous leur donnons. Nous sommes confronté à un monde où le naturel sonne faux, où le paysage devenu définitivement artificiel repose la question du beau. Un paysage est dit beau, parcequ’il est naturel ou authentique. Pourtant la beauté est un mode culturel, nous apprécions un paysage par notre goûts et notre culture. L’authenticité quant à elle cherche l’origine, un paysage qui a gardé sa mémoire. Cette dernière est en confrontation constante avec la modernité, tantôt muséifié, tantôt dissimulé. Face aux différents paysages que je rencontre, je tente de relever les traces. Je revisite la méthode documentaire par le dessin et l’installation afin d’affirmer une fiction documentaire. J’essaye d’interpréter ce qui est déjà là, sans emmètre un jugement mais un constat. Le but est que le constat soit assez juste pour que la mémoire du paysage rejoigne la modernité comme un fil continue. Ainsi la beauté du paysage vient de la main de l’Homme. De cette manière le paysage tend à devenir un espace essentiellement politique.